Justice pour Kassim

 

 

Abou Elkassim Britel, giugno 2014

Dans l'enfer des prisons secrètes                   Juillet 2014

 

Reportage par Marc Perelman et Karim Hakiki pour FRANCE24.

"Une expérience qui s’est révélée éprouvante".

Video à voir ici

Signer la pétition pour Reconnaître et présenter des excuses pour l'illicite emprisonnement et la torture d'Abou Elkassim Britel. Merci

La campagne “TAKING RESPONSIBILITY FOR EXTRAORDINARY RENDITION AND TORTURE: The Case Of Abou ElKassim Britel” est menée par North Carolina Stop Torture Now avec la collaboration du professeur Deborah Weissman et ses étudiants de l'UNC School of Law.
Pour en savoir plus, visitez le site de NCSTN et lisez l'article dans le nouvelles de l'Université de Caroline du Nord.
 

 

 Abou ElKassim Britel :

enfin, à la maison!

 
 Avril 2011Kassim sort de la prison de Kenitra

Depuis quelques jours, nous sommes retournés en Italie après l'inattendue libération de Kassim le 14 avril.

Kassim est encore très fatigué et épuisé, il essaye de faire du sport, mais il aura besoin de temps pour recouvrer la santé.
 
En ce moment, nous essayons de reprendre une vie tranquille et sereine, de retourner à la normalité.

Nous remercions de tout cœur tous ceux qui nous ont soutenus et aidés      kassim et khadija 

 

A voir la vidéo de la libération de Kassim, le 14 avril 2011

 

 

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Abou ElKassim Britel

réclame sa libération

 

 

Les prisonniers islamiques demandent justice, protestations en cours au Maroc   19 mars 2011

Depuis jeudi le soir les voix de la concession de la grâce royale au profit d’un groupe des soi-disant "salafistes" se suivent.
Immédiate la réaction dans les prisons de Salé, Kenitra, Fez, Oujda, Tiflit, Al Jadida, Agadir.

On demande encore justice, révision des procès, libération dans le plus bref temps.
Tous signalés par les autorités comme membres de la "salafiya", même si de formation et idées différentes, les prisonniers ont été unis pour les longues années de souffrances et oppressions vécues par eux et par les familles, comme on raconte dans ce site dédié à Abou Elkassim Britel.

Le18 mars, l'avocat Mohammed Sebbar, nommé – il y a 15 jours – secrétaire du CNDH (Conseil de du droits du des National le Homme), a visité les prisons de Salé et Kenitra et il a parlé avec des délégations des prisonniers.

Sebbar a écouté leurs requêtes.
Il a répondu que au moment il n'a pas des collaborateurs pour son le travail, que sa visite n’a pas le but de mettre fin aux protestations, que comme défenseur de plusieurs "islamistes" il sait les injustices et les iniquités des procès, que il ne sera pas possible de traiter tous les cas dans un bloc unique qu'il y a des situations différentes et que cela prendra du temps.
Il sait que la plus grande partie d'eux est innocente, que beaucoup devraient être déjà libres parce que il ont purgé  les 2/3 de la peine, qu’il y a une forte opposition à une solution de justice et il pense de réussir la vaincre et que dans quelques jours il veut montrer que ce ne sont pas seulement des mots.
Une mission difficile pour l'avocat Sebbar, depuis longtemps engagé pour les droits de l'homme.

L'état d’agitation continue, les prisonniers à l'intérieur des prisons, pendant que les familles sont réunies dans un sit-in devant la prison de Salé.

Le 20 mars des autres démonstrations sont convoquées pour demander plus de droits et un vrai changement dans le pays. On demande aussi justice pour les prisonniers islamiques.

Pour les nouvelles (par exemple, La répression policière du 13 mars à Casablanca) voir :  Comme une bouteille jetée à la mer!, MAMFAKINCH
 

 

 

L’Observateur du Maroc, n. 101, 3-9 décembre 2010

«Je vous laisse imaginer ce que représente pour un foyer la détention de son chef de famille, seul et unique pourvoyeur de revenus.»  

Entretien avec Abderrahim Mouhtad de "An-nasir", l'association qui soutient les familles des détenus islamistes au Maroc, dans le reportage :

 Familles en détresse

source :  L’Observateur du Maroc, n. 101, 3-9 décembre 2010

 

ALKARAMA au Rapporteur Onu sur la Torture                                                 27 novembre 2010  ALKARAMA for Human Rights

Comme a déjà fait pour Abou Elkassim Britel [voir ci-dessous], Alkarama s'adresse au Rapporteur spécial sur la torture lui demandant d'intervenir auprès des autorités marocaines afin qu'une enquête soit diligentée sur la situation des détenus dans les prisons du Maroc et en particulier ceux qui ont été transférés le 9 octobre à la prison de Kénitra  … >>>

ALKARAMA pour Abou ElKassim Britel : un autre pas auprès  des Nations Unies                                                                                                                             21 novembre 2010
voir le communiqué de la Ong ALKARAMA:
Maroc : M. Abou Elkassim Britel, victime de tortures et de traitements cruels en détention

 

HRW, Pas la peine de chercher votre fils Au Maroc rien change : arrestations arbitraires, détentions au secret à Témara, … un plan d'action établi dans le rapport publié par HRW        
                                                                                                       25 octobre 2010

Les crimes perpétrés contre Abou Elkassim Britel – pour plus d'un an "hôte" chez les services de reinsegnements, avant de subir un procés inequitable – sont encore pratiquée contre des personnes qui ont été privés de leurs droits:
Maroc : Le gouvernement doit faire cesser les abus liés aux arrestations dans le cadre de la loi antiterroriste 
TelQuel, n. 445, octobre 2010 :
Détention arbitraire. Témara n’existe pas !
Arrêtez de chercher votre fils est le titre du dernier rapport de Human Rights Watch (HRW) sur la détention illégale au Maroc. Eclairages.  … >>>

 

Abou Elkassim Britel a été transféré à la prison de Kenitra et torturé, le samedi 9 octobre 2010

Sa soeur l'a vu, il est en mauvais état à cause des conditions du déplacement.
Il a demandé l'intevention des autoritées italiennes.
L'ong ALKARAMA* raconte la violence :

Prisons marocaines : L’escalade de la répression

Le transfert de près de 100 détenus de différentes prisons vers le pénitencier de Kenitra, le 9 octobre 2010, s'est effectué dans une violence démesurée.

A leur arrivée dans la prison centrale de Kenitra, les gardiens les attendaient pour leur faire subir des coups et des tortures.

A l’aube du samedi 9 octobre 2010, entre 89 et 140 détenus islamistes, selon les sources, de plusieurs prisons marocaines ont été transférés vers la prison de Kenitra.
Ce transfert a eu lieu d’une manière simultanée et s’est effectué selon le même modus operandi :
Les détenus ont été réveillés en pleine nuit par les gardiens et contraint à monter menottés et les yeux bandés dans des camions cellulaires.

Ils ont fait l’objet de violences graves de la part des gardiens qui leur ont volé tous leurs effets personnels, y compris leurs vêtements.

Dès leur arrivée à la prison de Kenitra, ils ont été accueillis par des gardiens surexcités qui les ont insultés, menacés de mort, battus, et complètement déshabillés. Ceux parmi les détenus qui ont  exprimé la moindre protestation ont fait l’objet d’un traitement plus dur, ils ont été suspendus pendant de longues heures par les poignets sous les coups des gardiens  ….>>>

* Alkarama (La Dignité) est une organisation non gouvernementale fondée en 2004 par une équipe bénévole de juristes et de militants des droits de l’homme pour contribuer à assurer la promotion et la protection des droits humains, en particulier dans le Monde arabe.
Source : http://www.alkarama.org/

 

Les Etats-Unis, pays de la torture impunie                                                      12 septembre 2010
par Gilles Devers, avocat
Les Etats-Unis pratiquent la torture, mais ne veulent pas que les faits soient jugés. La cour d’appel de San Francisco vient d’opposer la raison d’Etat à des victimes reconnues.
Tout le monde est aujourd’hui au courant des méthodes qu’utilisait la CIA, à la demande du pouvoir fédéral. La torture étant interdite aux Etats Unis, cela va de soi dans une grande démocratie, on embarquait les détenus pour des séances de torture dans des avions aménagés à cet effet, avec le personnel diplômé, assez loin pour que la torture n’ait pas lieu dans l’espace aérien US.  Autre variante, les détenus, placés au secret, étaient débarqués dans des pays amis, où ils étaient pris en charge par les agents locaux, avec l’assistance bienveillante de la CIA. Là encore des tortures sans risques pour les US, par la combinaison du secret, de la terre étrangère et de l’intervention d’agents impossibles à identifier.

En mai 2007, cinq anciens détenus, deux toujours emprisonnés au Maroc [ Abou Elkassim Britel ] et en Egypte, et trois autres libérés sans accusation, aidés par l'Association américaine de défense des libertés civiles (Aclu) ont déposé plainte contre la Jeppesen Dataplan, la filiale de Boeing qui assurait la logistique des transfèrements. L’idée était d’en rester à l’implication d’une compagnie privée, pour ne pas se heurter au secret d’Etat.  …. >>>    

Source : http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/ 

Presse. Le Journal, c’est fini ?                                                                               29 janvier 2010
Nos confrères du Journal ont reçu, mercredi 27 janvier, la visite de quatre huissiers de justice qui ont mis les locaux de l’hebdomadaire casablancais sous scellés. “En début d’après-midi, raconte un journaliste de la rédaction, les huissiers ont débarqué et nous ont demandé de vider les lieux en ne prenant que nos effets personnels”. A l’écriture de ces lignes, les causes exactes de cette nouvelle escalade ne sont toujours pas connues, l’avocat de la publication se trouvant toujours en France au moment de la mise sous scellés. Mais l’on évoque déjà, pêle-mêle, des arriérés dus par la société éditrice aux organismes de prévoyance sociale ou à la Direction des impôts, sans oublier les dommages et intérêts de 3 millions de dirhams que l’hebdomadaire doit verser à un centre d’études pour “diffamation”. En fin d’après-midi, c’est Aboubakr Jamaï en personne qui annonçait, sur un blog, “la mort du Journal hebdomadaire. La publication ne paraîtra d’ailleurs pas samedi 30 janvier. Renaîtra-t-elle sous une nouvelle appellation ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Source : TELQUEL-Online, 29.01-04.02.2010  
url : http://www.telquel-online.com/409/lessentiel_409.shtml

Islamistes. Vers une IER bis ?                                                                               22 janvier 2010
C’est l’idée que défend aujourd’hui l’association Annassir pour le soutien des détenus salafistes. Sept ans après les attentats du 16 mai 2003, l’Etat est-il prêt à leur tendre la main ?
Annassir jette un pavé dans la mare. Encore une fois. En marge d’une conférence, tenue le 11 janvier dernier, l’association a appelé à l’instauration d’un “dispositif d’équité et de réconciliation” en faveur des personnes arrêtées, puis hâtivement jugées dans le cadre d’affaires dites de “terrorisme”.
…. >>>

Source : TELQUEL-Online, 22-28 janvier 2010
Video en arabe de la conférence
ici  - Source al-Jazeera

Messieurs, vous nous avez manqué de respect                                                 9 janvier 2010
Par : Aboubakr Jamaï
Après la catastrophique affaire Aminatou Haidar et la déroute diplomatique qui l’a accompagnée, l’opinion publique marocaine attendait une réaction de la part de la monarchie, qu’elle se relève de ce KO retentissant. L’annonce d’un discours royal «impromptu» et les rumeurs persistantes d’un remaniement ministériel imminent laissaient entrevoir une reprise en main, peut-être une réorientation, une prise de conscience, voire une rupture avec des égarements qui durent, il faut bien le dire, depuis quelques temps déjà. Et qu’a-t-on eu ? Le degré zéro de la politique. …. >>>

Source : Lejournal Hebdomadaire, n. 424 9-15 janvier 2010
url : http://www.lejournal-press.com/archives_edito.php?id=2132

La répression, de l’ancienne à la nouvelle ère                                                     9 janvier 2010
Témoignages. Les époques changent mais les pratiques restent les mêmes. Khadija Menebhi, sœur de la légendaire Saïda Menebhi, et Rachida Baroudi, mère de Rida Benothmane, un islamiste détenu à la prison de Salé, racontent leur calvaire avec l’Etat marocain. Un échange édifiant. … >>>
Par : Aziz El Yaakoubi
Source : Lejournal Hebdomadaire, n. 424 9-15 janvier 2010
Url : http://www.lejournal-press.com/archive_articles.php?id=2145

 

Détentions arbitraires au Maroc
Une victoire relative pour des prisonniers exangues
         5 janvier 2010

Silvia Cattori

La détermination des détenus, musulmans pratiquants, qui ont entamé une grève de la faim le 24 novembre 2009 pour protester contre les mauvais traitements et les humiliations permanentes que les gardiens des prisons marocaines leur font subir, a fini par leur apporter quelques succès.  … >>>

 

 

ABOU ELKASSIM BRITEL, 29ème jour de grève de la faim                      22 décembre  2009

Parmi les grévistes, il y en a 6 en conditions critiques

L'Association an-Nasir, qui depuis des années soutient les familles des déténus islamiques, a diffusé un communiqué très clair:
"L’état de santé des grévistes de la faim à la prison Oukacha est alarmant. Six détenus islamistes, parmi les 29 en grève depuis le 24/11/2009, sont en danger. Hassan Kettani est soumis à un isolement total. Nous demandons une intervention rapide des gens dans le monde afin de sauver la vie de ces détenus".

Les conditions de santé des six frères sont les suivantes:
O.N. souffre de problèmes aux reins, arthrose et anémie.
L.A. crache du sang du premier jour et à la suite de sa détention en secret il souffre de athérosclérose et d'une maladie à une jambe.
K.S. déjà souffrant d'ulcère et de problémes épatiques, il a été hospitalisé pendant la grève et maintenant il est rentré.
O.T.  souffre de diarrhèe aigue et son urine est très foncée.
Y.C. auparavant il a subi une operation aux intestins, il a des très forts douleurs et souvent il s'évanoui.
A.A. souffre d'hémophilie, il a déjà perdu 15 kg., il crache et il urine du sang.

Avant qu'il soit trop tard


Les prisonniers islamiques en grève de la faim demandent l'intervention directe et immediate des ONG internationales auprès des autorités et le soutien des associations marocaines qui despuis longtemps sollicitent l'autorisation d'entrer dans la prison de Oukasha.

 

Détentions arbitraires au Maroc
Des prisonniers meurent à petit feu dans l’indifférence générale
         21 décembre 2009
Silvia Cattori

Ving neuf prisonniers marocains victimes de la folie de l’après 11 septembre, livrés aux tortionnaires parce que musulmans – dont l’italo marocain Kassim Britel, kidnappé par la CIA, victime des transferts illégaux – sont en grève de la faim depuis 27 jours dans des prisons au Maroc. Leurs vies sont en danger.

Six d’entre eux se trouvent à la prison d’Oukacha et sont dans un état de santé alarmant.   …>>>

 

Abu Elkassim Britel, 17ème jour de grève de la faim                               10 décembre 2009

Kassim et d'autres frères continuent la grève de la faim dans la prison de Oukasha.
La grève se poursuit aussi à Kenitra. Dans les dernières jours certains frères sont sorti du cachot, après la brutale repression du 2 décembre.

Le jour meme Khadija Riyadi et Abdelilah Benabdessalam, Présidente et vice-Président de l'Association AMDH, ont été verbalement agressés par le Délégué général de l'Administration pénitentiaire pendant un entretien sur la situation de ces  détenus (voir, à cet  égard, aussi la page en arabe du site).

Le 4 décembre, alors que dans toutes les prisons du Maroc les prisonniers islamiques rejoignaient leurs compagnons dans la gréve de la faim, leurs familles avec l'association an-Nasir, participaient à une proteste à Rabat.
La police a empéché le sit-in prévu devant le Ministère de la Justice et dirigé les manifestants au CCDH (le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme, un organe gouvernamental) qui a déjà été dénoncé plusieurs fois ces dernières années mais sans aucune poursuite.
Plusieurs associations des droits de l'homme ont participé à la proteste, parmi eux la Présidente de l'ADMH, la Présidente de la FIDH et la chaine tv al-Jazeera qui a dédié un réportage aux pénibles conditions des soi-disants "islamistes" dans les prisons marocaines depuis longtemps.

An-Nasir, à l'occasion du 61ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, aujord'hui 10 décembre organise un autre sit-in devant le Ministère de la Justice et demande à tous ceux qui réellement s'engagent dans la defense des droits de l'homme de soutenir les éxigences légitimes des prisonniers, de défendre leur dignité et revendiquer leur liberté.

Les prisonniers mêmes ont rédigé le bref rapport qui suit pour dénoncer encore une fois leur condition: ils demandent d'être écouté et qu'on prend position contre le Royaume du Maroc pour sa négligence à l'égard de l'injustice qu'ils subissent depuis longtemps.

Rapport général sur la situation des détenus islamiques [les soi-disant "islamistes"] dans les prisons marocaines

« Sauvegarder la dignité de l'homme, défendre ses droits » est l'un des slogan les plus répétés et affichés par le Royaume du Maroc dans cette « nouvelle ère » [le règne de Mohammed VI] pour sortir de la situation désastreuse des « années de feu et de plomb » [le règne de Hassan II].

Les conditions de vie à l'intérieur des prisons démentent et démasquent cette déclaration.
Après la nomination en avril 2008, du Délégué générale de l'administration pénitentiaire et pour la réadaptation, ancien commandant général de la police et autrefois impliqué, selon certaines associations des Droits de l'Homme, dans des cas de gravissimes violations, les conditions dans les prisons marocaines sont encore plus empirées.

A fin de le prouver, on va examiner certaines données sur des pénitentiaires marocaines pour témoigner des conditions pénibles dans lesquelles se trouvent la plus parte des prisons au Maroc et de l'insouciance profonde des responsables vers les prisonniers.
1- Prison locale de Oukasha à Casablanca. L'actuel Directeur est impliqué dans la torture des détenus islamiques dans la prison Zaki à Salé (2003-2008), selon le rapport de plusieurs Ong des droits de l'homme.
Voilà le résumé des conditions de détention des "islamistes" à Oukasha:
- absence totale de nourriture, car ce qu'on voudrait faire avaler aux prisonniers ne serait même pas proposé aux animaux [pour manque d'hygiène et très bas niveau de qualité], ce qui montre le mépris et l'humiliation qu'on a vers les prisonniers,
- espaces aérés très réduits par rapport aux standard prévus,
- des cellules vides fermées, alors qu'il y a des cellules individuelles occupées par plusieurs personnes,
- interdiction de formation scolaire, pourtant prévue par le règlement, et professionnelle,
- interdiction d'accès aux soins médicales et à l'hospitalisation même pour les cas sévères (il y a eu des déchés à cause de ça),
- fréquentes perquisitions sur la personne, visées à blesser la dignité du de tenu, avec endommagement et/ou saisie d'effets personnels et d'objets indispensables,
- interdiction d'accès aux services culturels et sportifs de la prison (par exemple, stade de foot, salle d'informatique etc.).
2 – Prison centrale de Kenitra. Les détenus islamiques étaient en grève de la faim le 27 novembre 2009 pour protester contre les pénibles conditions de vie. Quelques jours après, la Direction locale est intervenu violemment avec les bâtons pour imposer l'interruption de la grève. Cette agression, particulièrement violente et barbare, a provoqué:
- la torture de plusieurs détenus,
- certains prisonniers ont été complètement déshabillés et bafoués sous le prétexte de la recherche d'objets interdits,
- saisie de tous les objets nécessaires pour survivre, tels que couvertures, matelas, fourneau… [achetés auparavant par les familles],
- certains détenus ont été transportés bandés et menottés au cachot avec coups et insultes.
3 – Prison agricole de Settat. Les détenus islamiques, en plus de la privation de nourriture, culture, moments de recréation, vêtements…, dénoncent l'interdiction à l'hospitalisation pour des malades graves et en conditions critiques [2 cas pour l'instant].

Enfin, même dans ces conditions de vie inhumaines, nous on n'oublie pas qu'il n'y aucune justification pour nos détentions, car elles ont été ordonné secrètement, en dehors de la loi. Et aussi on n'oublie pas que les pênes qu'on est en train de subir ne proviennent pas de procès équitables mais de procès injustes, sur la base de témoignages obtenues avec la torture.
En plus que ça, même ceux qui ont commis des crimes, ont été condamnés sans tenir compte des situations particulières, comme prévu par la loi [par exemple, les malades chroniques, les mineurs].

Les excès ont été dénoncés pas seulement par les ONG nationales et internationales qui, plusieurs fois, ont publié et prouvé dans leurs rapports annuels les injustices et les violations, mais aussi par le Roi même. Pourtant, personne a trouvé une solution équitable pour ce dossier dont des milliers de personnes ont été victimes, parmi lesquelles il y en a encore environ 1000 en prison.

Maroc, 6 décembre 2009 
Edité par les détenus "islamistes" des prisons marocaines

AMDH : Agression d'Etat contre les défenseurs des droits humains       2 décembre 2009
à lire le communiqué en arabe sur le blog de l'AMDH, section de Rabat. 

Kassim Britel : nouvelle grève de la faim à la prison d’Oukasha à quelques jours de la Fête du Sacrifice                                                                                                       25 novembre 09

Tôt hier matin, dans le secteur où sont détenus les prisonniers musulmans religieux [dits "islamistes" au Maroc], s’est déroulée une perquisition humiliante et totalement injustifiée qui a conduit à la confiscation d’objets utiles, en particulier pour cuisiner, objets qui sont la propriété des détenus. Ce sont les frères eux-mêmes qui préparent un repas par jour en commun, en partageant ce qui leur a été apporté par les familles lors de la visite hebdomadaire. Ils se sont dotés à cet effet du minimum indispensable vu que rien ne leur est fourni par la prison.
Après la perquisition les cellules et le secteur, que les frères maintiennent propres et bien rangés, étaient dans un état pitoyable.
Alors que les surveillants s’en allaient avec leur riche butin de tajines, les frères ont décidé de commencer immédiatement une grève de la faim, en diffusant le communiqué suivant : 

Les souffrances des prisonniers "islamistes" ne suffisent-elles pas? Ou plutôt elles ne guérissent pas le cœur de certaines personnes qui, comme celles-ci l’ont déjà montré par des actes honteux, ont perdu toute humanité.
Quelques jours avant la fête de l 'Aid, le Directeur de la prison d’Oukasha a ordonné une inspection provocatrice et humiliante pour les détenus "islamistes" qui se sont vus privés, sous les insultes et les menaces, d’objets qui leur appartenaient. Un des détenus a été mis au cachot.
Nous avons demandé des explications sur cet incident. On nous a répondu que le motif était les contacts des prisonniers avec les Associations des Droits de l’Homme et le fait qu’ils aient officiellement déposé des plaintes et des dénonciations.
L’action de ce Directeur, dont la réputation est connue de tous, nous a contraints à nous mettre en grève de la faim ouvert à partir d’aujourd’hui, mardi 24 novembre.
Nous renouvelons notre plainte, à l’attention de tous ceux qui sont intéressés à ramener le Directeur dans les limites de sa fonction et à mettre fin aux injustices fréquentes qu’il nous inflige.
Parmi les provocations courantes à la prison d’Oukasha:
   – fermer des cellules vides pour créer une surpopulation dans les quartiers;
   – ne fournir aucune nourriture;
   – priver les prisonniers de la formation professionnelle;
   – priver les étudiants universitaires de l’accès aux outils informatiques;
   – interdire l’entrée des livres et des magasines;
   – interdire l’entrée de certains aliments essentiels;
   – ….
En ce moment, les détenus "islamistes" en grève de la faim sont au nombre de 27.
Oukasha, le 24 novembre 2009.

 ALKARAMA
 
Maroc: M. Britel, victime italienne de «restitution extraordinaire», est toujours détenu                                                                                        9 juillet 2009
 

 
Une victime italienne de «transfert extraordinaire» toujours détenue au Maroc, après des aveux obtenus sous la torture

Des ONG de droits humains demandent aux rapporteurs spéciaux des Nations Unies d'enquêter et d’agir sur l’affaire Abou Elkassim Britel

par ACLU

NEW YORK – L'ACLU (Union américaine pour les libertés civiles) et l'ONG Alkarama for Human Rights ont exigé que le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la Promotion et la protection des droits humains dans la lutte contre le terrorisme, enquêtent sur les circonstances de la disparition forcée, de l'enlèvement, de la détention et de la torture de Britel, et soulève son cas après des gouvernements des USA, du Maroc, du Pakistan et d'Italie

Pour mettre fin à l'injustice : la femme d'une victime de "transfert extraordinaire" s'exprime sur l’obligation de rendre des comptes et la torture
Par Nahal Zamani, programme des droits humains, ACLU

J'ai récemment parlé avec la femme de Britel, Khadija … >>>

Source : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8029&lg=fr
Original :
Italian "Extraordinary Rendition" Victim Still Held In Morocco Based On Tortured Confession

Awaiting an End to Injustice: Rendition Victim’s Wife Speaks About Accountability and Torture

 

L'ONU saisie pour enquêter sur le cas d'Abou Elkassim Britel, emprisonné à Casablanca                                                                                                                 25 juin 2009
Dans une lettre adressée aujourd'hui au rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Manfred Nowak, l'Association américaine pour les libertés civiles (ACLU) demande d'urgence aux instances internationales de se pencher sur le cas d'Abou Elkassim Britel. Ce citoyen italien d'origine marocaine, victime du programme de "rendition" extraordinaire de la CIA, est toujours incarcéré à Casablanca. Il a été condamné en 2003 à 9 ans de prison pour terrorisme, grâce à des "aveux" obtenus sous la torture.    … >>>
Source : marocinfos
 

  26 juin 
  Journée internationale des Nation Unies de soutien aux victimes de la torture
  
  ABOU EL KASSIM BRITEL EST TOUJOURS INJUSTEMENT
DETENU

La société civile marocaine crée un "Comité contre la torture"                              26 juin 2009

AFP Rabat – 26 juin 2009 – Onze ONG de défense des droits de l'Homme au Maroc ont annoncé hier la création d'un Comité marocain contre la torture à l'occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture. Les onze organisations ont, au cours d'une conférence de presse, également lancé un appel au roi du Maroc Mohammed VI pour que soit fermé le centre de détention de Témara, à une vingtaine de km au sud de Rabat, soupçonné d'être un lieu de torture et d'exactions. … >>>
Source : marocinfos  l 

 
Vols secrets de la CIA au Maroc : Obama maintient la pression sur la justice US pour étouffer l'affaire                                                                                                                       14 juin 2009

Les juristes du président américain Barack Obama ont déposé vendredi dernier une requête devant la 9ème Cour d'appel fédérale (The Ninth Circuit Court of Appeals). Ils appellent l'ensemble de ses juges à revoir une décision rendue par cette Cour en avril dernier et qui limite la possibilité pour le gouvernement US de se retrancher derrière le fameux "secret d'Etat". Le journaliste américain Jake Tapper, correspondant à la Maison Blanche pour la chaîne ABC News, explique que cette décision entendait limiter le privilège du "secret d'Etat" à certaines pièces d'un dossier, et non plus au procès lui-même. Or, ce privilège était notamment utilisé par George Bush, puis Barack Obama, pour éviter que l'affaire Mohamed et al v Jeppesen Dataplan, Inc. ne passe devant un tribunal. Dans ce dossier, cinq personnes suspectées de terrorisme (Bechar Al-Rawi, Binyam Mohamed, Ahmed Agiza, Mohamed Farag Ahmad Bashmilah et Abou Elkassim Britel) accusent la société Jeppesen Dataplan Inc (filiale de Boeing basée à San José) d'avoir organisé le planning de vol et assuré un soutien logistique aux "restitutions extraordinaires" américaines, les fameux vols secrets de la CIA. Des vols qui les ont notamment conduits – selon les plaignants – en Egypte et au Maroc où ils auraient été torturés par les services de sécurité locaux sous la direction de la CIA  … >>>
Source : marocinfos  

 
«Blanchiment» de la torture
par Khalid Jamaï –
le journal HEBDOMADAIRE, N°395                      9-15 mai 2009
Le décryptage de la semaine dernière publié par le Journal Hebdomadaire [voir ci-dessous] vient rappeler que la torture fait encore partie de notre quotidien et ce malgré les nouvelles dispositions du Code pénal, malgré les condamnations des associations des droits humains aussi bien nationales qu’internationales. Bien entendu, étayé par de nombreux témoignages, ce rappel était nécessaire car il faut rendre la honte plus honteuse et le scandale plus scandaleux. Mais il me semble que lorsque l’on parle d’impunité, …. >>>

le journal HEBDOMADAIRE
a dedié son Décryptage du n° 394 – 2-8 mai 2009 à la torture:
Après un recul durant les années quatre-vingt-dix, la torture revient en force dans les couloirs des commissariats et des centres de détention. Un modus operandi bien rodé qui touche presque toutes les personnes prévenues. Et ce, quelle que soit la nature des accusations.

Le retour de la torture
par Aziz El Yaakoubi
Nouveau règne, nouvelle ère. Des appellations bien cuisinées dans les arcanes du Pouvoir et qui sonnent comme des slogans. L’effet d’annonce a vécu, retour aux vieilles méthodes. «Menotté, les yeux bandés, j’ai été torturé durant deux mois sans arrêt, période durant laquelle j’ai subi divers procédés de torture, sans avoir le droit de solliciter un avocat, ou même de rassurer ma famille…».  … >>>
url: http://www.lejournal-press.com/archive_articles.php?id=556
DST La direction de tous les abus
La direction de la sécurité territoriale (DST) est le servicede reinsegnement intérieur….
… Les membres de la DST n'ont aucun statut d'officiers ou d'agents de police judiciarire et n'ont pas le droit de procéder à des arrestations, ni de détenir des suspects et les interroger. Pourtant, c'est tout le contraire de ces textes qui sévit, et depuis … toujours. Le servise a presque carte blanche … >>>

SOUS-TRAITANCE Le Maroc s'exporte
Le débat sur l'usage de la torture par l'Administration Bush rebondit. … >>>

Source: le journal HEBDOMADAIRE  web site: http://www.lejournal-press.com

 

Détentions secrètes: revers pour le gouvernement américain      28 avril 2009

Une cour d'appel en Californie a infligé mardi un revers au gouvernement américain dans une affaire de détention secrète de la CIA, en réinstaurant la plainte de cinq victimes présumées de cette pratique, a-t-on appris de source judiciaire.
A l'unanimité, les trois juges de la cour d'appel fédérale du 9e district basée à San Francisco ont rejeté les arguments du gouvernement et notamment la nécessité de protéger des «secrets d'Etat», annulant une décision de première instance.
«L'objet de cette plainte n'est pas un secret d'Etat», a estimé l'un des magistrats, Michael Hawkins, dans l'arrêt publié mardi  
… >>>

 

Deux ONG ont organisé un débat à Casablanca [25 avril 2009] sur l'utilisation d'une approche de réconciliation face au terrorisme.
Une ONG marocaine et une organisation chrétienne internationale se sont récemment jointes pour organiser un forum à Casablanca consacré à la manière dont des groupes non gouvernementaux peuvent participer à la lutte contre le terrorisme. Le Forum de la Dignité pour les Droits de l'Homme (FDDH) et Pax Christi International ont invité des participants de plusieurs pays arabes à se rencontrer samedi 25 avril pour discuter de "l’approche réconciliatrice et son importance pour régler la question du terrorisme".   … >>>

 

UN DEVOIR DE VÉRITÉ
ISLAM : L’ENNEMI FABRIQUÉ                                  
16 novembre 2008 

Comme Silvia Cattori écrit dans cet article, nous avons le devoir de connaître, de rechercher la vérité pour ne participer ni à la criminalisation de l'Islam ni aux crimes contre plusieurs peuples dans le monde.
Des bonnes raisons pour lire son article, qui parle aussi de Abou Elkassim Britel.

… Les va-t-en guerre se sont appuyés sur des attentats isolés, aux origines mal élucidées, pour incriminer tout à la fois, Oussama Ben Laden, Saddam Hussein, les Palestiniens, les « musulmans » en général, et influer sur notre perception [1].

Pour justifier leurs guerres unilatérales, et légaliser, sous le masque d’une « guerre mondiale au terrorisme », leurs violations des droits des peuples et du droit international, il leur fallait commencer par mentir et fabriquer un ennemi.                                  >>>

Le site de Silvia Cattori, journaliste indépendente en Suisse.
Source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=10983

 

ALKARAMA ALKARAMA                                                                                     12 juin 2008
Le Maroc devant le Conseil des droits de l'homme : Quand l'essentiel est occulté

 

AMNESTY INTERNATIONALAMNESTY INTERNATIONAL – RAPPORT 2008                          28.05.2008
La situation des droits Humains dans le monde

ITALIE

  « Guerre contre le terrorisme »

Les autorités italiennes n'ont pas pleinement coopéré aux enquêtes menées sur des violations des droits humains qui auraient été commises dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ». Elles ont fait l'objet de critiques du Parlement européen en raison de leur implication dans des « restitutions ».

« Restitutions »

En février, le Parlement européen a condamné la « restitution extraordinaire » du citoyen italien Abou Elkassim Britel, dans une résolution sur l'utilisation alléguée de pays européens par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers. Abou Elkassim Britel avait été arrêté au Pakistan en mars 2002 par la police pakistanaise et interrogé par des agents américains et pakistanais, pour être ensuite remis aux autorités marocaines. Le ministère italien de l'Intérieur aurait coopéré avec des services secrets étrangers sur le dossier d'Abou Elkassim Britel à la suite de son arrestation au Pakistan.
http://report2008.amnesty.org/fra/regions/europe-and-central-asia/italy

MAROC ET SAHARA OCCIDENTAL

… Lutte contre le terrorisme

Plus d'une centaine de militants islamistes présumés ont été arrêtés, dans la majorité des cas par la police. Toutefois, des agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST), un service de sécurité accusé les années précédentes de recourir à la torture et aux mauvais traitements, auraient participé à certaines interpellations. …
Plusieurs centaines de militants islamistes condamnés et emprisonnés à la suite des attentats à l'explosif perpétrés à Casablanca en 2003 continuaient de réclamer un réexamen de leur procès. Beaucoup s'étaient plaints d'avoir été contraints de faire des « aveux » sous la torture, mais ces allégations n'avaient fait l'objet d'aucune enquête. Des détenus de la prison de Salé ont observé des grèves de la faim pour protester contre leurs conditions de détention, et notamment contre les mauvais traitements infligés par les gardiens et des agents des forces de sécurité extérieurs à l'établissement, les difficultés d'obtention de soins médicaux et les restrictions aux visites de leurs proches.

http://report2008.amnesty.org/fra/regions/middle-east-and-north-africa/morocco-and-western-sahara

 

 LA GREVE CONTINUE ET AU DEHORS DE LA PRISON….                 mai 2008

Violente intervention policière pour disperser les familles des détenus salafistes à Okacha.
Les forces de l'ordre sont intervenues hier pour disperser la manifestation organisée devant la prison d'Okacha à Casablanca par les mères de 260 détenus salafistes en grève de la faim depuis 2 mois. Al-Masae a assisté à l'intervention du commissaire de Hay Mohammadi contre une femme âgée qu'il a giflée avant d'ordonner la dispersion de "cette bande" par tous les moyens. (2 photos centrales montrant le commissaire empoignant une femme qui porte un bébé dans le dos et faisant le geste de la frapper après l'avoir jetée à terre avec l'enfant). BAYANE AL-YOUM
source: Revue de la Presse par l'Ambassade de France au Maroc – 28 mai 2008
http://www.ambafrance-ma.org/presse/index.cfm?pjour=1&jr=20080528

Oukasha sit-in Annassir 27.05.08

 

Salafia jihadia. Tabassez, tabassez …
Les épouses, mères et enfants des détenus salafistes de Oukacha ont vécu un sale quart d’heure mardi 27 mai. Alors qu’ils manifestaient devant le centre pénitentiaire de Aïn Sebaâ, un commissaire principal s’est jeté sur eux, les rouant de coups, devant la stupéfaction générale. Plus tard dans la journée, Abderrahim Mouhtad, président de l’association Annasir, organisatrice du sit-in, a été à son tour molesté et embarqué (au poste) sans autre forme d’explication. “Nous n’allons pas en rester là, de nombreuses ONG et figures des droits de l’homme nous ont conseillés de porter plainte. Et c’est ce qu’on va faire”, nous a notamment déclaré Mouhtad.
Source: Telquel n. 326  30 mai – 5 juin 2008 – http://www.telquel-online.com/326/semaine_maroc_326.shtml

Photos: Oukasha sit-in Annassir 27.05.08, source:http://www.photos.aicpress.com/33/

 

Ruban adhésif sur la bouche6 ans plus tôt : Abou Elkassim Britel a souffert une restitution extraordinaire du Pakistan au Maroc                                                                         24-25.05.2008

ISLAMABAD, NUIT ENTRE LE 24 ET LE 25 MAI 2002 

Cagoules noires, le groupe de restitution de la Cia dresse 'le paquet' à envoyer avec le vol spécial.    

Le Gulfstream V N379P part à 1.30 h. (en heure de Greenwich) pour Rabat Salé.   

La livraison se passe le matin du 25 mai dans les mains des services secrets marocains, l'homme-paquet, qui en fait l'objet, avait déjà disparu depuis le 10 mars 2002, il restera tel jusqu'au le 11 février 2003.   

Une scène de l'injustice – en cours et longue plus de 6 années – qui prive un être humain de la vie, de l'honneur, mais qui ne réussit pas lui enlever sa dignité: depuis le 31 mars Kassim est une autre fois en grève de la faim dans la prison d'Oukasha où il est restreint au mépris de son innocence prouvée.    

Photo de la vidéo "CONSEGNATO (Délivré)" par Andrea Minoglio. Pour voir la video ici

AL-ADALA WAT-TANMIA                                                                                       14 mai 2008
Le Forum Dignité pour les Droits de l'Homme dénonce la politique de châtiment collectif dans les prisons.
Le Forum dénonce les violations des droits de l'homme dans les prisons, la confiscation des acquis des condamnés dans le cadre de la loi antiterroriste et les brutalités policières contre les familles des grévistes de la faim qui manifestent en faveur des leurs, et exprime son inquiétude face aux récentes nominations à la direction des prisons.

Source: Revue de presse – Ambassade de France au Maroc, 14.05.08

L'Observatoire des prisons tire la sonnette d'alarme                                        29 avril 2008
“Face à tous ces événements, face à ce qui se passe, nous n’avions plus qu’un seul choix, celui de tirer la sonnette d’alarme sur la situation dans les prisons marocaines ». Le président de l’Observatoire marocain des prisons, OMP, Abderrahim Jamaï est un homme en colère. Et cette colère est perceptible dans le long communiqué –qui vient tout juste d’être rendu public- du bureau exécutif de l’Observatoire. « La situation dans les prisons est inquiétante, l’OMP ne se contente pas de tirer la sonnette d’alarme mais des propositions concrètes », tel est l’intitulé du communiqué de l’OMP à l’adresse de l’opinion publique. Les raisons de l’inquiétude de ces défenseurs de la dignité humaine qui ont choisi l’univers carcéral comme terrain d’action ont été dictées par les derniers événements survenus dans les prisons.
Entre évasion spectaculaire de 9 détenus « jihadistes » condamnés à de lourdes peines, grèves de la faim observées par des prisonniers de la mouvance islamiste et décès dans le secret des geôles –l’exemple tragique du vieux Hajj Nacer, 90 ans, décédé dans la prison de Beni Mellal est édifiant- les prisons marocaines n’en finissent pas d’alimenter la chronique. A cela, viennent s’ajouter ce que les associations tels que l’Observatoire marocain des prisons dénoncent à coup de communiqués, les conditions inhumaines d’incarcération, du surpeuplement aux mauvais traitements. « Nous sommes tous responsables du scandale des prisons, s’exclame A. Jamaï. Au sein de l’OMP, nous nous élevons contre les attaques injustes dont fait l’objet le secrétaire général du ministère de la Justice, M. Lididi à qui on veut absolument incomber la responsabilité de ce qui se passe dans les prisons. Les problèmes sont beaucoup plus complexes que cela. Et les premiers responsables sont à nos yeux ces institutions en charge des libertés. Je veux dire les parquetiers, les juges d’instruction ainsi que les juges d’application des peines. Des personnes sont incarcérées sous n’importe quel motif. Des mineurs sont jetés en prison. C’est bien la liberté des personnes qui est sacrée et non pas la magistrature ».
La responsabilité de l’Etat marocain est pointée. Celle des élus qui ne remplissent pas leur mission de contrôle jusque dans les établissements pénitentiaires, des institutions nationales à l’image du CCDH qui se contentent d’élaborer des rapports confidentiels sur les prisons, du ministère de la Justice qui doit être en mesure de mettre en place une vision politique du rôle de la prison.

Une commission d’enquête nationale pour cerner les dysfonctionnements
C’est pourquoi ceux de l’Observatoire marocain des prisons en appellent à l’organisation d’une conférence nationale sur la prison au Maroc. Des assises auxquelles participeraient les associations de défense des droits humains, le gouvernement, les parlementaires, les responsables de l’administration pénitentiaire, la presse mais aussi quelques détenus choisis parmi les hommes et les femmes. « Il est temps que l’on se mette tous autour d’une table pour étudier la situation dans les prisons du Maroc et les conditions d’incarcération. C’est la seule manière de tenter de comprendre les raisons de ce qui est aujourd’hui bel et bien une crise dans l’univers carcéral en cernant tous les dysfonctionnements. C’est aussi la seule manière pour tous les intervenants de livrer une vision globale dans la perspective de solutions », explique le président de l’OMP. Les activistes de l’Observatoire se prononcent d’ailleurs en faveur de la mise en place d’une stratégie nationale pour que la réforme du secteur des prisons passe du discours à la réalité. Il est temps, soutiennent-ils à l’unisson, de procéder à l’amendement de la loi sur les prisons dans le sens de l’harmonisation avec les conventions internationales et les lois internationales régissant les établissements pénitentiaires Et c’est aussi d’une même voix que ceux de l’Observatoire réclament la formation d’une commission d’enquête nationale composée d’associations de la société civile, de magistrats et de parlementaires. Une telle commission à qui on ouvrirait les portes des prisons serait en charge d’élaborer un rapport exhaustif, sans pression ni complaisance, sur les dysfonctionnements qui ont conduit à la crise des prisons mais aussi sur les conditions d’incarcération de tous les détenus, hommes, femmes, vieillards et mineurs. « Au final, et sur la base du travail sur le terrain effectué, les membres de cette commission d’enquête nationale sont invités à élaborer des propositions politiques, juridiques et administratives pour que la prison joue le véritable rôle qui devrait être le sien. Des propositions qui garantiraient également la protection des prisonniers et à la sécurité dans les établissements pénitentiaires. L’urgence est à nos portes. Essayons tous ensemble de sauver nos prisons car ce sont nos citoyens qu’elles abritent, » conclut A. Jamaï.              Narjis Rerhaye 

Source: Libération, 29 avril 2008 – www.liberation.press.ma                            


                                                                                                                          03 avril 08

Les conditions de Abou Elkassim Britel donnent toujours des soucis. Sa santé et son état psychophysique se détériorent de plus en plus, sa peine dure depuis six ans, la mesure supportable a été dépassée.

Il est grandement temps que un acte de courage et de justice soit fait pour lui rendre sa vie et sa liberté. Combien nous devons encore attendre pour réunir notre famille? 

Il n'est pas trop tard pour publier cet article de le Journal hebdomadaire n. 335, page 18: 

Abou El Kassim Britel, Détenu maroco-italien à la prison d'Oukasha.
«Je me battrai jusqu'au bout pour ma libération.» …  
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et de l'article, page 32, par Omar Brouksy:

Human Rights Watch épingle de nouveau le Maroc
… la justice marocaine est plombée en outre par l'ampleur de la corruption qui y prévaut. Elle est donc au cœur de toute la stratégie répressive menée par les autorités marocaines, comme le souligne le rapporte de HRW : «Dans le affaires à connotation politique, les tribunaux refusent régulièrement aux accusé un procès équitable, ignorant les demandes d'examens médicaux déposée par les accusés qui affirment avoir été torturés, refusant de citer à comparaître de témoins à décharge et condamnant des accusés sur la seule base d'aveux apparemment arrachés sous la contrainte»…

Terrorisme et contre-terrorisme
HRW revient sur les procès inéquitables qui ont suivi les évènements du 16 mai…  
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A ce lien le rapport 2008 de HRW : http://hrw.org/french/docs/2008/01/31/morocc17793.htm


Dans les prisons marocaines                                                                          30 mars 2008 

Deux articles de Mohamed Zainabi publiés par Le Reporter rendent explicite le souci constant pour la vie de mon mari.   

Pendant que je reçois des nouvelles de plus en plus inquiétantes d'Oukasha, les autorités Italiennes persistent dans l'absence d'initiatives concrètes pour la libération d'Abou Elkassim Britel.   
Quoi dire de beaucoup d'assurances et mots par ces mêmes autorités au but de nous convaincre que il était nécessaire de interrompre la grève de la faim en présence des négociations ouvertes et bien avancées?   

Prisons : L’enfer à barreaux
Un détenu est mort dernièrement dans la prison d’Oukacha, un autre s’est suicidé…      >>>

Source LE REPORTER – url de cet article :
http://www.lereporter.ma/article.php3?id_article=5544

Alerte : Les prisonniers se cachent pour mourir
Entre les mois de janvier et février de cette année, l’Observatoire marocain des prisons a recensé pas moins de 13 morts dans les différentes prisons marocaines…    >>>     

Source LE REPORTER – url de cet article :
http://www.lereporter.ma/article.php3?id_article=6011

DÉCLARATIONS ET GRÂCES ROYALES                                                        24 mars 2008

De La Gazette du Maroc, 7 mars 2008,   
quelques lignes d'un article sur le message que
Mohammed VI a adressé à les forces de la police, le 4 mars dernier. Je le fais parce qu'ils nous intéressent de près, du long article par Abdellatif El Azizi [url:
http://www.lagazettedumaroc.com/articles.php?r=2&sr=852&n=567&id_artl=16296], j'extrais ce passage:  

… le chef de l'Etat a été clair: «Notre ferme volonté de garantir l'exercice des droits e des libertés, dans le cadre du respect de l'ordre public et de l'attachement à la primauté da la loi, sous l'autorité et le contrôle d'une justice indépendante. En effet, le dernier mot revient à la justice, la seule qui soit habilitée à se prononcer, par jugement, sur l'innocence ou la culpabilité dans les affaires q'elle traite, et ce, en dehors de toute interférence et à l'abri de toute influence de la parte de quiconque.
De fait, la Justice reset le bouclier protecteur de l'Etat de droit, sont Nous sommes le Garant, et à la consolidation duquel Nous veillons par l'ancrage des vertus du patriotisme sincère et la promotion des valeurs de citoyenneté responsable». Juste un respect des règles et de valeurs communes, car il est aujourd'hui parfaitement établi qu'une guerre sans buts ni loi consacre le du nihilisme. En somme, rien ne justifie le recours à des traitements dégradants, à des pratiques d'un autre âge pour arracher des aveux ou pratiquer une justice d'abattage comme ce fut le cas au lendemain du 16 mai. La mis en garde intervient au moment où d'autres procès s'ouvrent, où des individus sont déjà derrière les barreaux, où on sent déjà un air de 'déjà vu' dans le PV d'inculpation. Le danger est trop grand pour que la fin finisse par justifier les moyens, que le mal finisse par ne plus accoucher que du mal, qu'il ne faille pas rappeler le souci absolu de justice.

[entre guillemets le message royal, le reste est le commentaire par le journaliste] 

19 mars, Mohammed VI a accordé 566 grâces. Malheureusement et encore une fois, Abou Elkassim Britel en a été exclu, complice la position tiède et tardive de l'Italie, selon toute probabilité.   

Deux États, impliqués à des titres divers dans une honteuse et prolongé injustice, incapables de atteindre une solution équitable et respectueuse des droits de l'homme qui, dans des autres situations, les deux affirment soutenir et pratiquer.   

Une vidéo raconte de Kassim et des restitutions                                             Février 2008  

La vidéo "CONSEGNATO (Livré)" par Andrea Minoglio, qui documente le travail de Giovanni Bianchini et l'histoire de Kassim est en ligne.
12 minutes sages et informées qui montrent mieux qu'autant de mots le vol de la vie et de la dignité que un homme souffre depuis six années.   

De mars 10 th 2002 à….   

À voir ici : http://www.minoglio.it/?p=63

Pour Kassim et pour toutes les victimes de cette injustice! 
Merci Andrea! Merci Giovanni!   

Titre de la vidéo: CONSEGNATO (Livré) – Idée et sujet: Giovanni Bianchini et Andrea Minoglio – Avec: Giovanni Bianchini, Pietro Bailo et Stefano "KiNO" Ferri – Prise de vue, direction et montage: Andrea Minoglio – Production: http://www.minoglio.it/http://www.patatart.it/Année: 2008 – Durée: 12 ''15 – Format: Dvcam


· Affaire Britel: Une demande de grâce déposée

Le ressortissant maroco-italien, Abou El Kassim Britel, condamné «abusivement» pour terrorisme, vient de suspendre temporairement une grève de la faim qui a duré 53 jours. Et pour cause, la délégation parlementaire italienne qui le soutient a déposé la semaine dernière une demande de grâce, par l'ECONOMISTE, 15 janvier 2008 :

 Des eurodéputés mobilisés par l'affaire Britel

· Un Maroco-Italien inculpé illégalement pour terrorisme

Transféré secrètement par la CIA, il écope de 9 ans de prison

L’histoire d’Abou El Kassim Britel est un vrai polar. Un anathème judiciaire le pourchasse depuis près d’une décennie. En septembre 2003, le «jugement» d’un tribunal marocain l’enfonce encore plus dans un thriller politico-judiciaire. A cette date, l’impact des attentats du 16 mai était encore palpable. Accusé de terrorisme, Britel verra sa peine réduite, en appel, de 15 ans à 9 ans de prison pour «constitution de bande criminelle». Il soufflera fort probablement, en avril prochain, sa 41e bougie derrière les barreaux d’Oukacha à Casablanca. Les tracas du ressortissant maroco-italien ne sont pas récents. En 2000, une «information confidentielle» est parvenue à la Digos (services d’ordre publics de la police italienne) de Bergamo. Le frère de Britel aurait abrité un suspect lié à Al Qaïda. Une enquête judiciaire est alors ouverte, dans laquelle Abou El Kassim Britel est mis en cause. Il sera innocenté quelques temps plus tard par le tribunal de Brescia. «La lutte antiterroriste est dans l’air du temps», dira-t-on. Mais cette affaire judiciaire n’est pas aussi ordinaire qu’elle paraît. D’abord, Britel n’a pas été arrêté sur le sol marocain, mais pakistanais! Plus surprenant encore, il a été «raflé et interrogé par les services secrets américains avant d’être transféré à Témara par le biais des vols secrets de la CIA», affirme le député italien Ezio Locatelli, l’un des deux membres de la délégation parlementaire qui lui a rendu visite le 10 janvier. Le rapport du député suisse Dick Marty, mandaté par le Conseil de l’Europe, avait mis à jour l’affaire des vols secrets en 2006 (voir encadré). Abou El Kassim Britel est un détenu ayant la double nationalité. C’est ce qui explique, en partie, ce 2e déplacement de la délégation parlementaire. Elle en avait déjà effectué un en février 2007. Au cours de cette visite, les députés italiens ont rencontré l’ex-ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdellah, et le secrétaire général du ministère de la Justice, Mohammed Lididi. Depuis l’année dernière, le dossier Britel circule chez les autorités marocaines. Des réponses «rassurantes et positives» ont été formulées, rapporte la délégation parlementaire. Le dossier a déjà mobilisé une centaine de députés italiens (majorité et opposition) et européens. Seulement deux d’entre eux, représentant principalement la gauche, ce sont déplacés dernièrement à Casablanca. Ezio Locatelli, originaire de Lombardie, est membre du parti italien la «Rifondazione comunista». Quant à Tana De Zulueta, ex-journaliste à The Economist et anthropologue de formation, elle représente les Verts. Les deux partis forment la majorité du gouvernement mené par Romano Prodi. «C’est une représentation institutionnelle et non pas un positionnement politique», insistent les émissaires parlementaires. A noter qu’en Italie, les députés ont pour prérogatives de visiter les prisons. L’affaire Britel n’est même pas une erreur judiciaire. «Il s’agit bel et bien d’un enlèvement et d’une séquestration qui se sont déroulés au Pakistan», précise la députée italienne. Pour eux, la procédure judiciaire a été bafouée dès le début.



Politique d’autruche

D'après le rapport Marty, sur les vols secrets de la CIA, des personnes soupçonnées de terrorisme ont été enlevées et transférées dans des pays tiers dont le Maroc. Elles ont été d’abord torturées avant d’être «jugées». L’affaire d’Abou El Kassim Britel n’est pas une exception. La lutte antiterroriste ne doit pas être un prétexte pour piétiner la légalité. Avoir un procès équitable est un droit fondamental. Même après les révélations de la presse, la commission d’enquête du Parlement marocain ronronne. L’on se demande aussi à quel point le CCDH est responsable de cette inertie? Les générations futures auront-elle droit à un IER bis?

Faiçal FAQUIHI

  URL de cet article : http://www.leconomiste.com/print_article.html?a=83350

Abou Elkassim Britel suspend sa grève de la faim      7 janvier 2008

Abou Elkassim Britel a décidé de suspendre sa grève de la faim déclenchée le 16 novembre dernier suite à une invitation pressante formulée par le Consul d’Italie Stefano Pisotti, qui lui a rendu visite en prison le 3 janvier dernier et l’a assuré que les autorités italiennes se sont engagées pour une solution de son affaire et insistent aussi sur une amélioration de ses conditions de détention.
Kassim a accepté volontiers d’accomplir ce geste de confiance, dans l’attente d’une libération que l’engagement italien nous fait espérer proche.

Les prochains jours seront critiques pour Kassim qui recommence progressivement à s’alimenter, après une si longue grève. Physiquement il est très faible, même si son coeur est solide et lors de chaque conversation téléphonique, il me demande de remercier tous ceux qui nous soutiennent et tous ceux qui nous ont envoyé des mails d’encouragement et d’expression d’inquiétude. Merci. !

Une autre information importante : le jeudi 10 janvier, Kassim recevra la visite d’une délégation de parlementaires et journalistes italiens, organisée par le député Ezio Locatelli. Dans l’après-midi suivra une conférence de presse au consulat italien de Casablanca. Des informations plus détaillées suivront dans les prochains jours.

ET LA PÉTITION ?
SVP, signez-la et invitez vos proches à le faire, dans cette phase de négociations et d’engagement déclaré du gouvernement italien, il est plus important que jamais d’insister sur la demande de libération d’ Abou Elkassim Britel. Il y a onze mois, une autre délégation de parlementaires nous avait fait espérer une solution positive mais il ne s’était rien passé.

La participation de chacun d’entre vous, chaque nouvelle discussion ouverte sur vos sites et blogs est un pas de plus vers le résultat que nous sommes en train de chercher à obtenir : un acte de justice à l’égard d’un homme qui a beaucoup souffert et pour sa famille. Si vous ne l’avez pas encore fait, signez la pétition en ligne. Merci encore    Khadija

Traduit par Fausto Giudice – url: http://chroniquedeguantanamo.blogspot.com/2008/01/abou-elkassim-britel-suspend-sa-grve-de.html


49
. JOUR DE LA GREVE DE LA FAIM                                                          3 janvier 2008      

Nous faisons le point, lundi 31 décembre: un jour important.    

Pour la première fois et grâce à Radio Popolare j'ai parlé avec un répresentant du Gouvernement, le ministre adjoint M.me Patrizia Sentinelli qui entre autres a dit: « Nous devons travailler avec Maroc parce que cette détention injuste peut terminer dès que possible. Nous travaillons afin qu'il obtient la grâce ».   

Après j'ai reçu un coup de téléphone par l'ambassadeur d'Italie à Rabat, Umberto Lucchesi Palli.   
Les deux interlocuteurs ont exprimé le souci pour la santé de Kassim et ont demandé l'interruption de la grève de la faim, et ils ont assuré entre-temps l'effort maximal pour la solution. 

Nous avons apprécié ça, Kassim y pense et il demande particulièrement une amélioration des conditions de détention qui vont de plus en plus mal depuis le déplacement à Oukasha.
    

 

Un homme est en train de mourir dans une prison marocaine. Dans l'indifférence quasi générale. Cet homme n'a pas droit à la publicité dont ont pu bénéficier Ingrid Bettancourt ou les infirmières bulgares. Pourtant cet homme est : 1 – innocent; 2 – citoyen de l'Union européenne. Malheureusement pour lui, il est musulman. Rome et Bruxelles finiront-elles par entendre la voix de sa femme Khadija, qui se bat presque toute seule pour sauver la vie de Kassim ? (Tlaxcala)

URL de cet article :  http://www.tlaxcala.es/detail_artistes.asp?lg=es&reference=95


30 décembre 2007, 45ème jour de la grève de la faim 

Kassim continue son jeûne, il insiste et il répète que son but est sa libération.

Depuis 10 jours, mon mari a été déplacé à la prison d'Oukacha, à Casablanca.

Les conditions y sont pires qu’à Aïn Bourja, les restrictions sont multiples, mais surtout on n'y a aucune considération pour le fait qu'il est en grève de la faim.

La cellule est humide et en mauvais état, beaucoup d'air froid y entre de l'océan qui est  très proche, car il n’y a pas de vitres aux fenêtres.

Kassim n’a reçu des couvertures que depuis six jours, il dort par terre.

Ses compagnons l'aident, ils ont nettoyé sa cellule et lui ont procuré quelques couvertures.

Kassim essaie de préserver le peu de forces qui lui restent. Physiquement il est de plus en plus faible et toujours plus décidé dans son action.    

Les nuits sont dures, car il ne parvient pas à bien dormir à cause du froid et des douleurs.

Dans cette prison il y a aussi des restrictions aux visites des parents, aux heures d'ouverture  de la cellule et de sortie.

Le 27 décembre il a reçu une visite du Consulat italien, ils l’ont trouvé vraiment faible et maigre. Kassim tousse beaucoup et il se fatigue tout de suite.

Italie, 21 décembre : le Gouvernement a répondu à l'interpellation du député Ezio Locatelli sur le cas Britel.Moi, je ne trouve pas de nouveautés substantielles ar rapport à l'année dernière. Il n'y a pas eu de contact du Gouvernement avec moi ou avec l'avocat Longhi.   


28 décembre : le Maire de Bergame, Me Roberto Bruni, apporte son soutien : il a écrit une lettre au Président du Conseil italien, Romano Prodi et au Ministre d'Affaires Étrangères pour solliciter une résolution rapide du cas de mon mari.  Nous le remercions beaucoup.

La vie d’Abou Elkassim Britel est en sérieux danger!
S'il vous plait, informez les journaux, les associations de droits de l'homme, les leaders politiques et les parlementaires de votre pays au sujet de cette histoire, diffusez l'information par  Internet et participez à l'action de Fair Trials International !           


 

CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE POUR AIDER: 

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encourage une action, voyez :
 

Spotlight pour Abou Elkassim Britel :

Écrivez pour exprimer votre inquiétude au sujet de ce cas et demander que M. Britel soit amnistié et libéré  :

o Ambassade Italienne au Maroc : Ambassade Italienne et Consulat, 2 Zankat Idriss Al Ahzar, Rabat, Maroc;

o Ministre Italien d'Affaires Étrangères : Massimo D'Alema, Ministre d'Affaires Étrangères, Piazzale della Farnesina, 1 – 00194 Rome, Italie;

o Ministre Italien de la Justice : Clemente Mastella, Ministre de la  Justice, Largo Luigi Daga 2, I-00164 ROME, Italie;

o Le Roi de Maroc Son Altesse Royale Mohammed VI, Roi de Maroc, Royal Palace, Rabat, Maroc.

Écrivez un email de soutien à Fair Trials International, l'association d'avocats anglais, s'occupe des citoyens européens poursuivis pénalement à l'étranger, dont les droits ont été violés ou risquent d'être violés.
Adresse pour email:
http://www.fairtrials.net/index.php/contact_us/

Votre email sera transmis à la femme de M. Britel.
 

Kassim et Khadija remercient tous ces gens qui les soutiennent, chaque courrier, chaque message est une aide et encouragement précieux pour nous, merci!

Décembre 2007

POUR ÉCRIRE au :
 

- Président de la République Italienne, Giorgio Napolitano : https://servizi.quirinale.it/webmail/

- Président du Conseil Italien, Romano Prodi :    http://www.governo.it/scrivia/scrivi_a_presidente.asp

- Gouvernement Italien : http://www.governo.it/scrivia/scrivi_a_presidente.asp

 

VISITEZ LE NOUVEAU BLOG : http://kassimlibero.splinder.com


Claudio Fava, ancien rapporteur de la Commission du Parlement européen sur les vols de la CIA : «Si vous faites pression, Britel sera libéré»
, par Alberto D'Argenzio, IL MANIFESTO, 16 décembre 2007

                                                                                                         

                                                                                                                          15 décembre 2007

Cela fait aujourd'hui 30 jours que Kassim Britel refuse de s'alimenter, trente jours sans repos, de silence, de souffrance, d'attente.   

À Aïn Bourja, Kassim cherche à se tenir droit lorsqu'il prie, ignorant les battements accélérés de son cour qui lui coupent le souffle, la tête lourde, le ventre qui crie famine, les viscères endolories et aqueuses, le dos qui semble brisé.

Hier il s'est évanoui, ses compagnons l'ont aidé, le médecin a compté ses cotes : il est très amaigri, mais sa détermination croît d'heure en heure, une détermination que rien ne peut abattre.

Nous nous parlons au téléphone, et moi, je me sens humiliée, une fois de plus, par le silence de notre pays, par mes journées de travail qui s'écoulent comme si de rien n'était, tenaillée par la perspective qu'il puisse mourir mais solidaire avec lui jusqu'au bout, par ce que cette injustice qui nous a privés de vie doit prendre fin, d'une manière ou d'une autre.
Et je lui parle du mieux que je peux du bien que nous aurons, et lui a une pensée de foi, une bonne parole qui lève la peine tue et cachée. Avec lui je suis calme, je sais qu'il ne nous arrivera rien qui n'ait été écrit. 

Dans notre maison vide, je travaille comme toujours pour la vie de mon mari, la peine et la colère sont intolérables. Kassim a déjà souffert trop de violences et de privations, je sais qu'il ne résistera pas longtemps, il doit déjà s'appuyer sur un bâton pour faire quelques pas, hier il n'a pas été en état de rencontrer sa sœur. 

Pour le respect du à chaque vie, pour la justice due à la victime innocente d'une « guerre » qui n'est pas la sienne, pour notre famille séparée depuis presque six ans, il faut que le gouvernement italien se décide finalement à rapatrier ce citoyen !

                                                                                                                         khadija

Kassim est en grève de la faim depuis le 16 novembre. Pourquoi ?    
5 décembre 2007

Abou Elkassim Britel, le seul citoyen italien qui ait été à ce que l’on sache, victime d'une extraordinary rendition (transfert extraordinaire) est en grève de la faim depuis le 16 novembre dans la prison d'Äin Bourja à Casablanca. 

Sa protestation pour améliorer les  conditions de détention  et contre les actes de violence graves passés et présents, a maintenant le but d'obtenir sa libération, comme il l’avait annoncé le 19 novembre.  

Mon mari a signé et envoyé une déclaration claire dans ce sens au Ministère marocain de Justice le 3 décembre.  

Sa décision est ferme et raisonnée. L’inquiétude pour sa vie est très sérieuse, mais, nous le répétons, la grève est la seule action possible.  

Abou Elkassim Britel est victime depuis 2002 de faits d'une gravité incroyable quant aux droits humains et droits civils. 

Le cas est suivi par plusieurs ONG internationales.  

Je cite seulement les interventions plus récentes: en avril 2007, Amnesty International a cité le cas d'Abou Elkassim Britel dans le rapport sur l'Italie au Comité de l’ONU contre la torture; le 14 novembre 2007, Fair Trials International a écrit aux ministres D'Alema et Mastella pour appuyer la demande de libération immédiate.  

En février 2007, le Parlement européen a  appelé «  instamment le gouvernement italien à prendre des mesures concrètes afin d'obtenir la libération immédiate d'Abou Elkassim Britel » dans sa 'Résolution sur l'utilisation alléguée de pays européens par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers'. 'Résolution sur l'utilisation alléguée de pays européens par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers'.

Je demande que le gouvernement italien s’active immédiatement pour rendre ce citoyen à sa vie et à sa famille, et évite une conclusion dramatique dont il serait de toute manière  responsable.   Et nous espérons qu'une réponse, même personnelle, nous sera donnée parce que la prolongation de ce silence à notre égard ne fait qu’accroître notre angoisse.                                              Khadija   

 

Aujourd'hui Kassim – qui est en grève de la faim depuis le 16 novembre – a communiqué par écrit au Ministère de la Justice sa ferme intention de continuer sa propre action pour obtenir la libération qui lui est due.                                                                                     3.12.07


 

voir les dernières informations en français sur Tlaxcala                                            1.12.07



Liberté pour Kassim !
 

En mai 2002, le citoyen italien Abou Elkassim Britel, menotté, encagoulé, dénudé, vêtu en tout et pour tout d’une couche-culotte, enchaîné, a été transféré par la CIA du Pakistan au Maroc, où il a été torturé par des agents des services de renseignement marocains et où il se trouve aujourd’hui emprisonné.

En mai 2003, libéré sans accusations, après une longue et dure détention au secret, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Italie, il a été de nouveau enlevé et a disparu, avec la complicité des services secrets italiens. Il a subi quatre nouveaux mois de détention au secret et de nouvelles tortures, puis il a été jugé sans aucune garantie. D’abord condamné à 15 ans de prison, il a vu sa peine réduite en appel à 9 ans.

Aujourd’hui, il est détenu à la prison d’ Aïn Bourja à Casablanca, dont il devrait sortir en 2012.

Kassim est innocent des accusations de terrorisme, comme l’a conclu la justice italienne qui a abandonné toute poursuite contre lui. Le Parlement européen a demandé au gouvernement italien de prendre des mesures concrètes pour obtenir sa libération immédiate. L’État italien se tait et l’injustice à l’égard d’ Abou Elkassim Britel continue.

Un mouvement en faveur de la libération d’Elkassim – pour laquelle il est demandé au gouvernement italien de s’engager de manière forte et claire – est en train de se développer en Italie et dans le monde.

Rejoignez-nous !

Pour savoir ce que vous pouvez faire, contactez-nous à cette adresse :
info@giustiziaperkassim.net

Pour en savoir plus :
http://www.giustiziaperkassim.net//

 

LE PARLEMENT EUROPEEN
63. condamne la restitution extraordinaire du citoyen italien Abou Elkassim Britel, qui a été arrêté au Pakistan en mars 2002 par la police pakistanaise et interrogé par des agents américains et pakistanais, pour être ensuite remis aux autorités marocaines et placé dans le centre pénitentiaire de "Temara", où il est toujours détenu; souligne que les enquêtes pénales menées en Italie contre Abou Elkassim Britel ont été classées sans suite;

64. regrette que, selon les pièces fournies à la commission temporaire par l'avocat d'Abou Elkassim Britel, le ministère italien de l'intérieur ait entretenu une "coopération constante" avec des services secrets étrangers sur le dossier d'Abou Elkassim Britel, à la suite de son arrestation au Pakistan;

65. appelle instamment le gouvernement italien à prendre des mesures concrètes afin d'obtenir la libération immédiate d'Abou Elkassim Britel et à faire en sorte que toute procédure judiciaire contre Abou Omar puisse se dérouler devant le tribunal de Milan; de la
Résolution du Parlement européen sur l'utilisation alléguée de pays européens par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers (2006/2002(INI)), février 2007, page 11-12

 

TDIPCommission temporaire sur l'utilisation alléguée de pays européens par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers

L’odyssée du citoyen italien Abou Elkassim Britel, victime d’un « transfert extraordinaire » par la CIA, détenu au Maroc

Traduit de l'anglais par Florence Razimbaud et révisé par Fausto Giudice

Depuis plusieurs mois, une commission du Parlement européen présidée par Claudio Fava enquête sur les « transferts extraordinaires » (« extraordinary renditions ») opérées par la CIA à travers toute l’Europe, en dehors de tout cadre légal, de suspects de terrorisme. Un des cas les plus incroyables est celui du citoyen italien d’origine marocaine Abou Elkassim Britel, condamné sans preuves à 9 ans de prison au Maroc. Son épouse et son avocate continuent à se battre pour obtenir que l’Italie intervienne en faveur de sa libération. Voici l’histoire de Abou Elkassim Britel, telle qu’elle est rapportée par le site britannique statewatch.org, sur la base des documents de la commission d’enquête. (TLAXCALA)

Britel, qui a obtenu la citoyenneté italienne en 1999, a fait parvenir des documents à la commission d’octobre du Parlement européen qui enquête sur les « transferts extraordinaires » opérés par la CIA, pour ajouter de nouveaux éléments à ceux fournis lors de sa comparution devant la commission du 14 septembre 2006. Elle a raconté à l’audience l’enlèvement et les interrogatoires subis par Britel au Pakistan, sa déportation au Maroc où il a été torturé, relâché, de nouveau arrêté alors qu’il se rendait en Espagne et où il a été condamné à une peine de neuf ans de prison fondée sur des déclarations obtenues sous la torture et sur des rapports provenant d’Italie selon lesquels il serait impliqué dans des activités terroristes. Malgré une surveillance de deux ans et une longue enquête judiciaire sur ses activités, dont une perquisition et des interceptions téléphoniques, Britel n’avait pas été poursuivi en Italie. Longhi remarque qu’une fois que l’affaire avait été classée, l’accès aux pièces de l’enquête lui avait été accordé, confirmant « avec une clarté absolue les informations qu’[elle] avait données, fondé sur un processus déductif lors de [son] témoignage le 14 septembre ». Elle insiste sur le fait que les informations prouvent que « l’autorité judiciaire  aussi bien que le ministère de l’Intérieur étaient en coopération constante avec les services secrets étrangers et étaient en permanence au courant de chaque mouvement entrepris par la personne que je représente et de toute action illégale menée à son encontre, plus précisément, depuis sa première arrestation au Pakistan. »

Les documents incluent :

- la requête de classement sans suite émanant du procureur (en du 28 juillet 2006) en raison:  

« d’un manque absolu de preuves d’accusation, pouvant être utilisés pendant le procès qui rendraient possible l’affirmation selon laquelle les personnes faisant l’objet d’une enquête ont fait partie d’une organisation terroriste islamiste dont l’objectif était de mener des actions violentes à des fins terroristes ou de subversion de l’ordre démocratique. »

- l’ordre du juge d’ instruction préliminaire décrétant la fin des procédures judiciaires (doc. 9745/06, daté du 29 septembre 2006), parce que :

« les vérifications qui ont été entreprises, les interceptions téléphoniques et les vérifications effectuées sur les comptes bancaires n’ont apporté aucun appui aux allégations ».

Il a également été remarqué que l’enquête était justifiée par des preuves de contact établis avec des suspects trouvés dans des enregistrements téléphoniques, des preuves de fanatisme religieux dans des documents trouvés lorsque la maison de Britel et de sa femme italienne Anna Pighizzini (cette dernière a également fait l’objet d’une enquête) a été perquisitionnée et lorsque des conversations téléphoniques ont été interceptées, tout comme les preuves qui ne pourraient pas être utilisées devant un tribunal, à savoir une note réservée sur sa présence dans un camp d’entraînement paramilitaire en Afghanistan où il aurait souffert de malaria et un rapport selon lequel ses coordonnées ont été trouvées par un journaliste dans un appartement de Kaboul qui a été fréquenté par des membres d’ Al Qaïda. Ils sont décrits comme n’étant « absolument pas » suffisants « pour soutenir l’accusation de sa participation dans l’organisation terroriste Al Qaïda . »

- Un troisième document, datant du 22 mai 2003, une note réservée de l’unité d’opérations spéciales de la police DIGOS, envoyée par le bureau du magistrat du parquet de Bergame pour transmettre les informations « réservées » selon lesquelles Britel a été arrêté aux douanes en traversant  la frontière de Melilla  « parce qu’il a été identifié dans le passé comme un individu ayant participé au camp d’entraînement paramilitaire en Afghanistan dirigé alors par Al Qaïda. ». La note souligne également « qu’en dépit d’une absence d’éléments revendiquant la participation de Britel dans les fameuses attaques de Casablanca, il est actuellement interrogé. »

Le document est décrit par Longhi comme « éclairant » en référence aux informations qu’elle a envoyées à la commission du 12 juillet 2006 sur l’illégalité de l’arrestation de Britel à la frontière de Melilla et sur les fausses informations apparaissant dans la presse italienne sur cette affaire. En remarquant qu’il existe un grand nombre d’informations  nécessitant des explications, elle « espère qu’en ayant clarifié davantage et de manière incontestable ces circonstances sérieuses, l’État italien adoptera enfin une position pour permettre la libération immédiate de l’un de ses citoyens, [qui avait été] reconnu coupable par l’État marocain en vertu des confessions qu’on lui a arrachées par la torture et fondées sur des actions supposées criminelles qui sont survenues de l’interaction entre les services secrets italiens et américains, et celles de pays arabes modérés pour mettre leurs forces de police en condition d’intervenir et certaines opérations préventives ont été remplies de succès. » [souligné dans l’original], selon une déclaration faite par Gianfranco Fini, le vice-Premier ministre du gouvernement Berlusconi, qui a été rapportée dans le journal Corriere della Sera du 21 novembre 2001.

 

Arrière-fond : le transfert extraordinaire de Britel

Avant de fournir des preuves en septembre, Francesca Maria Longhi a envoyé un grand nombre de documents à la commission du Parlement européen en apportant des détails sur le transfert extraordinaire et ses circonstances.

Ils comprennent une chronologie des évènements apportés par la femme de Britel, fondée sur le propre compte-rendu que lui en a fait Britel lorsqu’elle l’a vu en mars 2003, et sur ses efforts déchirants pour obtenir les informations ci-dessous :

Britel a pris l’avion pour l’Iran de Rome le 17 juin 2001 et a rencontré des difficultés à la suite des attaques terroristes du 11 septembre 2001, de la militarisation de la région et de la guerre qui a suivi en Afghanistan. Il a été arrêté le 10 mars 2002 lors d’un contrôle d’identité à Lahore (Pakistan) et emmené au commissariat « Garden Town » où son passeport était considéré (à tort) comme faux, il a été ainsi torturé, attaché et enchaîné. Dix jours plus tard, il a été emmené au Département d’enquête criminelle (Crime Investigation Department) à Lahore pour cinq jours d’interrogatoires accompagnés de mauvais traitements, de violences et de privation de sommeil. Ramené à la police et ensuite au Service secret pakistanais, il a été de nouveau torturé lors de deux interrogatoires début avril, au cours d’un desquels, il a admis deux éléments qu’il était obligé de déclarer sous la pression.

Il a été transféré le 5 mai à Islamabad pour être interrogé par le FBI dans une villa à quatre reprises. Les Américains lui ont promis de l’argent en échange d’informations concernant Oussama Ben Laden et l’ont autorisé à rencontrer l’ambassadeur marocain, alors que l’accès aux autorités diplomatiques italiennes, ce qu’il demandait constamment, lui étaient refusées depuis son arrestation. [Kassim n'a jamais rencontré l’ambassadeur marocain]. 

Le 24 mai, on lui a bandé les yeux, on l’a menotté et emmené dans un avion privé usaméricain vers Rabat (Maroc). Une fois là-bas, il a été conduit dans un centre de détention non-officiel à Temara, où la DST (Direction de la Surveillance du Territoire) garde des prisonniers dans des conditions illégales, où ceux-ci ne peuvent pas avoir de contacts avec des avocats, ni avec leur famille, et où des abus comme l’usage régulier de la torture et de l’isolement ont été rapportés par des organisations de défense des droits humains.

Le 11 février 2003, il a été emmené à Kénitra dans sa famille et a été relâché après une série de questions et d’interrogatoires approfondis sur ses activités, aucune charge n’a été retenue contre lui. Néanmoins, son passeport ne lui a pas été rendu. Le 26 février, Anna Pighizzini s’est rendue au Maroc pour enfin voir son mari et l’a trouvé en mauvaise condition physique. Un responsable de la DST le garde sous son contrôle par des coups de téléphone et des visites régulières, en lui mettant la pression pour qu’il collabore avec eux sur son retour en Italie et pour qu’il rentre en Italie illégalement, en utilisant de faux papiers. Après son retour en Italie a la mi-mars (il est resté plus longtemps au Maroc), Britel a expliqué par téléphone qu’il était sous pression pour obtenir de faux papiers mais qu’il ne voulait rien faire d’illégal. Le 4 avril, Britel lui a affirmé que l’ambassade italienne était d’accord pour lui remettre un passeport afin qu’il retourne en Italie. Sa femme est retournée au Maroc, et il lui a expliqué qu’il était peu probable qu’il soit autorisé à partir en Italie en avion puisqu’il n’avait pas de visa. L’ambassade italienne lui a expliqué qu’il était impossible de l’accompagner à l’aéroport et il envisageait de partir de la frontière marocco-espagnole Nador/Melilla. Il a reçu un passeport le 12 mai et dans l’après midi, il a emprunté un bus en partance pour Nador. Le 15 mai, il a appelé pour déclarer que la police espagnole et marocaine ne le laisseraient pas passer, et il a ensuite affirmé qu’il avait trouvé quelqu’un qui l’aiderait à traverser la frontière.

Ce fut leur dernier contact et le lendemain les attaques terroristes de Casablanca ont eu lieu. Le 17 mai, la télévision espagnole a rapporté qu’un italo-marocain traversant la frontière de Melilla avait été arrêté. Le 19 mai, un journal marocain a publié son nom et sa date de naissance en prétendant qu’il avait été arrêté avant les attaques comme une personne qui aurait pu être en contact avec Al Qaïda. La femme de Britel s’est rendue au consulat italien de Rabat qui n’avait reçu aucune information et elle a engagé un avocat qui l’a également informée qu’il était impossible pour l’instant d’obtenir plus d’information. Elle s’est ensuite rendue au ministère de la Justice marocain pour enquêter sur le lieu où se trouvait son mari et on lui a affirmé le 29 mai que « [son] mari n’était pas en état d’arrestation », une déclaration à laquelle elle a réagi en affirmant qu’il était illégalement arrêté sans que personne ne le sache. Elle a été encouragée à porter plainte, ce qu’elle a fait, et on lui a répondu qu’une enquête serait menée. Après son retour en Italie le 6 juin 2006, elle a adressé une lettre au ministère de la Justice marocain et par la suite à plusieurs autres ministères marocains. Son avocate, Melle Longhi, a adressé une lettre demandant des informations au procureur général marocain.

Une correspondance approfondie entre Longhi et les tribunaux italiens dans laquelle l’avocate demande que les enquêtes judiciaires sur les activités de son client cessent (1er avril 2004), souligne que :

 - Du 25 mai 2002 au 11 février 2003, et de nouveau du 16 mai 2003 au 10 septembre 2003, Britel a été emmené illégalement à Temara, un centre accusé par les ONG y compris par Amnesty International et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) d’être un lieu où les interrogatoires, la détention secrète et la torture sont pratiqués.

- Le 3 octobre 2003, une peine de 15 ans de prison a été prononcée contre Britel à Rabat pour des crimes terroristes avant d’être réduite à neuf ans en appel le 7 janvier 2004.

- Considérant que le procès était sommaire et qu’il enfreignait à plusieurs reprises les normes positives et de procédure de la loi marocaine, y compris le rejet par le tribunal des textes qui appuyaient la cause du prévenu et l’utilisation de confessions obtenues sous la torture et les mauvais traitements.

- Considérant le fait que Britel faisait l’objet d’une enquête en Italie et que les rapports des journaux avaient été des éléments importants en faveur des charges retenues contre lui au Maroc, bien que l’enquête ait échoué à retenir des charges contre lui, et que les rapports des journaux étaient parfois inexacts.



Original : http://www.statewatch.org/news/2006/nov/01italy-abu-omar-britel.htm
Traduit de l’anglais par Florence Razimbaud et révisé par Fausto Giudice, membres de
Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.
URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1689&lg=fr
Publiée aussi par Quibla.net :
http://www.quibla.net/guantanamo2006/cia3.htm

 

Conclusions de la TDIP
En février 2007 le Parlement européen a approuvé le dernier rapport de TDIP. En particulier, aux points 63-65, l'Etat italien est conseillé vivement d'endosser ses propres responsabilités vers son citoyen Abou ElKassim Britel.

TDIP – Document de travail n° 7 sur le “restitutions extraordinaires”, 16.11.2006

TDIP – Document de travail n° 8 sur les sociétés liées à la CIA, les avions utilisés par la CIA et les pays européens dans lesquels les avions de la CIA ont fait escale, 16.11.2006

TDIP – Document de travail n° 9 sur certains pays européens analysés durant les travaux de la commission temporaire, 26.02.2007

TDIP – Documents de travail

Utilisation alléguée de pays européens par la CIA pour le transport et la détention illégale de prisonniers – Résolution du Parlement européen, février 2007

 

AUTRES DOCUMENTS

-   Recours en grâce signé par 100 Parlementaires italiens et européens, février 2007

Témoignage de Khadija à l’occasion de “Témoignages en tout liberté pour la vérité”: activité publique d’écoute des victimes des violations graves des Droits Humains au Maroc, organisé par l’AMDH à Rabat, 12 février 2005

 

ASSOCIATIONS DES DROITS DE L'HOMME

-   FIDH : Les autorités marocaines a l’épreuve du terrorisme : la tentation de l’arbitraire, Violations flagrantes des droits de l’Homme dans la lutte anti-terroriste, février 2004  – le cas Britel page 18 

-        Human Rights Watch : Maroc/ Sahara Occidental, rapport 2007    – page 2

-     Amnesty International : «Lutte contre le terrorisme» et recours à la torture: le cas du centre de détention de Témara, juin 2004

-         Human Rights Watch, Maroc : Les droits humains a la croisée des chemins, octobre 2004

-     Amnesty International : Pakistan, Les droits humains bafoués au nom de la «guerre au terrorisme», septembre 2006

 

PRESSE

Boeing mouillée par les vols secrets – Le Journal Hebdomadaire, 8 juin 07 

Y a t-il un zélote dans l’avion ? – Bakchich, n. 38, 8 juin 07, publié par Bakchich.info
 

Décryptage de  "Le Journal Hebdomadaire",  16 mai 2007:
 -
Le Maroc, escale de torture de la CIA
 - Les vols secrets de la CIA
 -
Mystère: Qui est le tortionnaire « Marouani » ?
 - Silence radio côté marocaine

Confidentiel : Claudio Fava défend Britel – Le Journal Hebdomadaire,  4 avril 2007

Periscope : Grâces royales: Kettani, Abou Hafs et Britel exclus – Le Journal Hebdomadaire, 13 mars 2007

Confidentiel : De la grâce royale pour Britel ? – Le Journal Hebdomadaire, 20 février 2007

Le malheureux destin d’Abou Elkassim Britel – Le Journal Hebdomadaire, 21 décembre 2006

Torture : ” Et, il ne resta personne pour témoigner…” – Le Journal Hebdomadaire, 30 novembre 2006 

Décryptage : Qui est derrière le 16 mai ? – Le Journal Hebdomadaire, n. 267 (7.08 – 8.09.2006)

Le feuilleton des condamnations suivies de grâces royales – Le Journal Hebdomadaire, 10 avril 2006

Jamais eu de torture à Temara ! -  Le Journal Hebdomadaire, 26 janvier  2006

 

Autres informations :

JUSTICE FOR KASSIM